Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/36

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sion. Pourquoi es-tu injuste envers moi ? Ne vois-tu pas que je succombe sous le fardeau de mes responsabilités et de mes inquiétudes ? Dis ce qui peut être tenté, et dis-le vite !

Elle lui tendit la main.

— C’est moi qui ai tort, peut-être, dit-elle doucement avec un sourire triste ; d’ailleurs, pourquoi fuir ? J’ai plaidé contre moi-même tout à l’heure en prouvant que, vis-à-vis de ces démons, la fuite est inutile. Veux-tu combattre, puisque fuir ne vaut rien ?

— Oh ! oui, s’écria Georges ; combattre bravement et jusqu’à la mort !

— Elle n’est pas loin peut-être… Mais tu as raison : mieux vaut combattre.

— Ordonne, j’obéirai ; quand je devrais me ruer tout seul contre cette cohue d’assassins…

— Non, interrompit Clotilde qui était redevenue pensive, nous ne serons pas seuls. Il est un homme au cœur courageux, à la volonté indomptable…

— Le docteur Abel Lenoir…

Elle mit un doigt sur sa bouche, d’un geste si impérieux que le regard effrayé de Georges fit malgré lui le tour de la chambre.