Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/52

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jusqu’au noyau de la terre, ou qu’il voyage, sans parapluie, à trois mille brasses au-dessous du niveau de la mer.

Ceux qui crurent cela se trompaient. Une imagination comme celle d’Eugène Sue lui-même aurait beau se tendre et s’allonger, jamais elle ne saurait atteindre le fond de notre civilisation ou de notre barbarie.

Un seul phénomène paraît démontré, un seul fait certain, et ici, c’est encore la fantaisie de Jules Verne qui a raison. Quand on creuse un puits sous Paris et qu’on y descend, la lanterne à la main, l’horreur espérée est tout aussitôt vaincue par le grotesque : plus de grands chênes aux ombrages menaçants, rien que des champignons pour faire le paysage.

En suivant cet ordre d’idées, par exemple, le voyageur n’est jamais à bout de découvertes et de surprises, surtout dans ces prodigieuses pénombres, où grouillent les gens et les choses de l’art déclassé. Ce n’est pas le peuple, entendons-nous bien, qui végète là-bas, ni même une partie du peuple ; c’est un peuple à part composé d’homoncules semblables à celui qui jaillit un soir du fourneau du docteur Faust.