Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/64

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que le Trésor est en Amérique au fond d’un lac… Et que le vieux Morand avait passé je ne sais plus combien de nuits avec le colonel à maçonner une cachette pour le Trésor (mais alors, il ne serait pas en Amérique) et pour les papiers de la famille de Clare… Et qu’il battait sa fille pour lui apprendre un bout de latin qu’il avait l’air d’une prière et qui était… Eh ! là-bas !… Ah ! nom de nom, quelle idée !

La voix d’Échalot tremblait.

Pendant qu’il parlait ainsi, tout son pauvre être s’était transfiguré.

Il y avait des rayons autour de son visage ; ses yeux brûlaient.

Il se laissa tomber de son haut à genoux au pied de sa couchette, et, levant vers le ciel ses mains jointes ardemment, il s’écria, en baisant son portefeuille crasseux avec passion :

— C’est peut-être le latin qui est là-dedans ! Ô souverain architecte de l’univers, faites ça pour moi ! Si je trouve le trésor d’un millier de millions, je me plongerai bien un petit peu dans les délices de la Chaussée-d’Antin et du Palais-Royal, rapport à la vache enragée que j’en ai trop mangé, n’ayant