Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/66

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eu le temps de se mettre sur ses jambes que le nez crochu de Cadet-l’Amour, coiffé de ses lunettes, se montrait sur le seuil.

— Le ciel a exaucé ta prière, ma vieille, dit-il en entrant. Attends voir que je retire mon clou de ta serrure… Voilà ! je suis venu tout exprès pour te causer de Lirette.

C’était, quand il voulait, un gai compagnon que cet ancien marquis.

Il avait l’air tout content du bon tour qu’il venait de jouer et traversa d’un pas guilleret la distance qui le séparait de la table.

— M. Tupinier, dit Échalot, je vous demande bien pardon de ne pas vous avoir ouvert, mais j’allais me mettre au lit, et si vous avez quelque chose à me dire, faites vite. J’ai sommeil.

Ces paroles furent prononcées avec une certaine fermeté.

Cadet-l’Amour déboutonna sa grande redingote et prit sous les revers une bouteille pleine qu’il posa sur la table.

— Tu fourniras bien les verres, bonhomme, dit-il, au lieu de répondre.