Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/94

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outil à la toile du sac, et dit en remettant sa houppelande :

— Il tenait dur !

Ce fut tout. On entendit bientôt son pas pénible qui se perdait dans l’escalier.

Quand le dernier écho de ce pas s’éteignit, un autre bruit très faible se fit du côté de la porte. Quelqu’un montait à l’échelle doucement.

Une tête blonde et frisée se montra bientôt sur le seuil.

Le Manchot se redressa tout roide sur son séant, et la tête blonde recula, tant le spectacle était hideux.

C’était un jeune homme vêtu en ouvrier, à l’œil vif, à la figure intelligente et hardie.

Malgré sa taille frêle, il semblait fort et surtout agile.

Revenant sur son premier mouvement, il traversa le galetas en deux enjambées et demanda :

— Qui vous a mis en cet état, Manchot ?

L’autre ne pouvait pas répondre. Il montra la bouteille à demi vide que la lutte avait roulée, mais sans la briser.

Le jeune homme, entr’ouvrant les lèvres convulsivement serrées du supplicié, y introduisit le gou-