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Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/167

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LA CAVALIÈRE

avait fait mettre un renfort de matelas. Car la grande Hélène n’y allait jamais de main morte. Elle était folle de son protégé à présent et le soignait à tire-larigot.

Raoul gagna le rez-de-chaussée, rétablissant en chemin les détails un peu dérangés de sa toilette de postillon. Il comptait traverser la salle-basse avant l’entrée du capitaine, et gagner l’autre escalier qui donnait accès à l’appartement de Jacques Stuart.

Comme il arrivait à la porte, un bruit de voix l’arrêta. Ceux qui portent sur leurs épaules la charge qu’il avait ont le droit et le devoir d’agir en dehors des communes convenances. Il mit son œil à la serrure. Nicaise, le fatout, servait à boire à deux gaillards que Raoul reconnut du premier coup, quoiqu’ils fussent assez bien travestis. C’était Rogue, l’ancien boiteux, orné d’un fort emplâtre sur l’œil droit, et le juif Salva, devenu blond, sous une large perruque qui tirait vers le roux.