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LA CAVALIÈRE

Ceux-là, Raoul ne les savait que trop par cœur. Il sentit la responsabilité qui pesait plus lourdement sur lui. Nonancourt, tout l’indiquait depuis le commencement du voyage, était le lieu fixé par les ennemis du prince pour un dénoûment fatal. Et par un contre-temps qui pouvait avoir, dans quelques minutes peut-être, de sinistres conséquences, le bataillon fidèle restait en arrière. Aucun des amis de Jacques Stuart n’était là.

Fallait-il seller deux chevaux et fuir ? Mais comment ? l’arrivée des gens du roi apportait un embarras nouveau. Et Jacques Stuart, blessé, pourrait-il supporter une course désespérée ?

Comme Raoul songeait ainsi, deux autres personnages entrèrent dans la salle basse, et leur aspect n’était point fait pour calmer les anxiétés du jeune vicomte. L’un était un inconnu à la figure intelligente, mais mauvaise et comme dégradée ; l’autre, paraissant malade, exténué par la souffrance ou par la fatigue,