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LA CAVALIÈRE

le régent me fait dire, ce soir, que si je donne des chevaux il me prendra ma place et me mettra en prison.

— À cela ne tienne, bonne femme, on vous indemnisera largement.

— Si j’avais au moins d’honnêtes garanties… commença Hélène.

— Silence ! dit l’adolescent qui prêta l’oreille.

Un bruit confus montait du rez de-chaussée. Hélène sourit, c’était un espoir.

— Bonne femme, dit le jeune inconnu, que votre sang retombe sur votre tête ! Il s’agit d’intérêts auprès desquels votre misérable vie ne pèse pas le poids d’un grain de poussière. Voulez-vous me livrer des chevaux… une fois !

— Est-ce que vous tueriez une femme, vous, jeunesse ! implora Hélène.

— Oui, sur mon salut… deux fois ?

Hélène courba la tête et laissa tomber ses