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LA CAVALIÈRE

Au rez-de-chaussée, habitait un couple paisible et presque sauvage : une femme et un homme : une grande belle femme qui s’échappait parfois à parler roide, un bon gros garçon vous ayant un air d’importance qui semblait toute neuve.

Au premier étage vivait un singulier sire qui avait fait fortune aux Indes, d’où il avait rapporté, outre une terrible quantité de roupies, un teint fort basané et une énorme barbe. Ce personnage semblait âgé d’une cinquantaine d’années, et souffrait de toutes les incommodités que l’on gagne aux Indes. Il avait avec lui son médecin ordinaire : un Indien aussi, basané et barbu.

On l’appelait le Banian, bien qu’il eût, sans aucun doute, un autre nom. Il était revenu en Europe expressément pour se marier et comptait repartir avec sa femme pour le paradis de Brahma. Comme ces nababs font toutes choses d’une façon bizarre et expéditive, on ne s’éton-