Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/381

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

378
LA CAVALIÈRE

René baissa les yeux puis il dit d’une voix à peine intelligible :

— Lui as-tu avoué ton secret ?

— Non.

— Moi, j’ai osé lui dire le mien.

— Tu mens, car elle t’aurait chassé !

Ce fut Yves qui dit cela en touchant la garde de son arme, et aussitôt, les deux claymores sautèrent hors du fourreau, mais au son qu’elles rendirent Yves et René reculèrent d’un pas, comme si la foudre fût tombée à leurs pieds. Dans la campagne, le bruit augmentait et approchait, mais tout leur sang bouillonnait à leurs tempes et ils n’entendaient rien que la voix de leurs cœurs en démence.

Certes, si l’un des deux eût reculé, l’autre ne l’aurait point poursuivi ; mais ils étaient d’une race où jamais nul ne recula.

— Tu m’as outragé, prononça René à voix basse, tue-moi !

— C’est celui qui outrage qui doit sa vie, ré-