— Ils sont là ! murmura René, qui saisit ses tempes à pleine main. Tous deux !
— Qui donc est là, frère ?
— Écoute ! dit encore René, qui semblait dominé par une fièvre d’angoisse, je veux bien souffrir par le roi ; dans mon cœur, je ne dois que fidélité au roi. Mon sang est au roi, mais en dehors de cela, que m’importe le roi ? Je ne veux pas souffrir par toi que j’aime !
— Frère…
— Tais-toi… cela me tue de penser que je pourrais te haïr !
— Toi me haïr ! s’écria Yves épouvanté.
— Tais-toi ! je suis fou !
Il tomba à deux genoux, ajoutant avec une poignarde amertume ;
— Mon cœur a le délire !
Yves appuya sa main contre sa poitrine qui défaillait. Il murmura au travers d’un sanglot :
— Nos cœurs sont semblables, le mien est à la torture !