Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/351

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vingt-cinq mille âmes et mangeait cinquante millions de livres tournois par an, Argyll, le puritain-chevalier, Caraccioli, le nonce, et M. Law lui-même, John Law de Lauriston, le grand Law, le soleil, le dieu !

Le régent était à ses pieds, on le disait, et rien ne sembla plus probable de la part de ce cœur d’amadou. Elle avait ébloui un jour les parterres séditieux de ce palais de Sceaux où Mlle de Launay dépensait tant d’esprit à divertir la fille naine du grand Condé ; le lendemain, elle resplendissait au Luxembourg, où trônait la duchesse de Berry.

Là, comme ici, la Cavalière avait été reine de beauté. Mais ce n’est pas assez, vous pensez bien, pour mettre Paris en fièvre. De tout temps, Paris fut si riche en fait de beautés ! Il faut autre chose.

Autre chose y était. Cette fière et charmante créature était complète à ce point de vue romanesque qui soulève les grandes vogues. Rien ne lui manquait. Elle avait son roi.