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PROLOGUE.

noire apparut, puis deux, puis trois ; les sombres cavaliers semblaient surgir comme autant de spectres dans la nuit.

Morris en compta sept qui suivaient les sinuosités capricieuses du terrain, tantôt se rapprochant, tantôt s’éloignant, et toujours courant de toute la vitesse de leurs chevaux.

À la lueur pleine de la lune qui voguait maintenant dans le ciel bleu vers un autre nuage, les objets apparaissaient vivement ; Morris distinguait parfaitement les cavaliers qui semblaient être une exacte reproduction de lui-même.

C’étaient tous les sept des hommes de grande taille, vêtus de carricks sombres, voilés de noir, et montés sur de très-petits chevaux.

Sans doute ils apercevaient Morris comme Morris les apercevait, mais nul d’entre eux ne ralentissait sa course.

Ils arrivèrent presque en même temps au défilé situé entre la rivière de Moyne et le mont Corbally.

Morris, qui s’y engagea le premier, entendait sur ses talons le pas du second poney. Il pressa le galop de son cheval, et disparut en un clin d’œil derrière les saules qui bordent le cours de la rivière…