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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/77

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MAC-DIARMID.

sa prison ; Robert Peel, le noble et ferme génie, musèle son propre parti, et ensemence de ses mains le champ où va croître la moisson catholique.

Et l’Europe regarde, attentive, les fantasques évolutions du libérateur, sa lutte patiente, ses déroutes éhontées, ses magnifiques victoires.

Elle écoute le pamphlet unique et furieux de cet homme étrange, dont la colère calcule, qui n’a peur de rien, si ce n’est d’une épée, et qui manie en se jouant le courroux docile d’une nation adolescente.

Elle voit, derrière cet homme, la misère grandir et demander, impatiente, le pain promis, la victoire annoncée.

Elle s’étonne, déroutée, devant la comédie du Rappel, qui enfile l’un à l’autre ses actes interminables et semble défier la patience commune.

Elle apprend çà et là quelques noms néfastes qui s’écrivent avec du sang sur des ruines toutes neuves. Hier elle entendit pour la première fois ce nom de Molly-Maguire, qui est entouré aujourd’hui déjà d’une funeste renommée…

C’est une tragédie qui se joue devant nos yeux et qui mêle à des efforts gigantesques la farce bizarre. Il y a du sang, des larmes et des rires. Ce peuple est comédien. Il trouve moyen de