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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/92

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PREMIÈRE PARTIE.

quelles prairies ! quels costumes ! quels horizons ! que de pittoresque ! que d’imprévu ! que de poésie !

Fenella s’arrêta essoufflée.

— C’est un beau pays, dit Francès.

— Beau n’est pas le mot, je pense, miss Fanny !… C’est étonnant, prodigieux, diabolique !… des sauvages à longs cheveux… des filles à manteaux rouges… des enfants nus… Et quand on pense, Fanny, que toutes ces choses appartiennent à Satan !

Francès secoua sa blonde tête.

— Croyez-vous donc, madame, répliqua-t-elle, que ces beaux enfants qui nous souriaient si doucement le long des rives du lac Mask étaient possédés du malin esprit ?… et ces jolies jeunes filles, dont nous admirions les grands yeux noirs ?…

— Parlez pour vous, miss Fanny, je vous prie, interrompit Fenella, je n’aime pas les yeux noirs chez les femmes…

— Et ces fiers garçons, reprit Francès, à l’air si franc, si brave !…

Les yeux de Fenella s’alanguirent.

— C’est vrai, murmura-t-elle, et je n’aurais jamais cru trouver de si beaux hommes dans ce pays damné !… Ils ont quelque chose de ro-