Aller au contenu

Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
87
MAC-DIARMID.

— C’est pour toi, dit Daws ; tu achèteras des vêtements aux petits.

Roe s’empara de l’argent et le fit disparaître dans les poches de son habit de gentleman.

— À la santé de Votre Honneur ! dit-il avec enthousiasme ; arrah ! à la santé de la belle dame et de la jolie demoiselle !… Och ! les enfants ont vu l’incendie, les pauvres chérubins !… De Kilkenny à la Moyne il n’y a guère que cent milles, après tout !

— Chut ! mon garçon, chut ! dit Joshua.

Gib remit son verre et se tut avec la docilité d’un automate.

De temps à autre cependant la porte du parloir s’ouvrait, et quelque grave personnage faisait solennellement son entrée. La plupart des nouveaux arrivants portaient d’énormes Bibles sous le bras et saluaient l’assistance avec cette affectation de grave pruderie qui distingue le cagotisme protestant.

Les stalles du parloir s’emplissaient l’une après l’autre.

Il y avait là déjà le procureur O’Kir, gros saint, dont la Bible avait des marges grasses et qui écorchait impitoyablement ses clients pour la plus grande gloire de la vraie foi ; le juge Mac-Foot, auteur du Traité des Visions dans la