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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/96

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PREMIÈRE PARTIE.

veille et des Abstractions de la chair ; le bailli Payne, homme édifiant qui avait toujours un texte saint en réserve pour donner aux pauvres qui lui demandaient l’aumône ; le sous-bailli Munro, le lieutenant Peters, l’enseigne Dickson, l’intendant Crackenwel…

La crème enfin des notables et freemen de Galway !

On buvait dru, mais le toddy n’avait pas eu le temps d’échauffer les têtes. Chacun gardait encore son masque de pudibonde gravité.

On parlait du procès du vieux Mac-Diarmid, le misérable coquin ! On parlait des derniers méfaits de miss Molly-Maguire, des élections prochaines, et de la faiblesse condamnable du ministère tory…

Les chances du poll étaient vraiment douteuses. Qui serait victorieux ? James Sullivan, un saint devant le Seigneur, le protégé du noble lord Montrath, ou ce scélérat de Derry, créature d’O’Connell, patron de Mac-Diarmid, papiste enragé, papiste honteux, papiste, papiste, papiste ?…

Fenella Daws en était à sa sixième tasse de thé, dans lequel elle trempait de larges tartines beurrées. Ce que mangent ces créatures d’élite, à part la poésie, est quelque chose de prodigieux !