« Ces choses, qui font tant souffrir, mettent bien des jours à tuer !…
« En montant dans la voiture, j’entendis votre voix :
« — Qu’elle soit heureuse ! milord, disiez-vous…
« Oh ! Morris, que Dieu vous pardonne ce mot qui tomba sur mon cœur comme un poids glacé !
« Heureuse !… heureuse !…
« Vous partîtes, et je ne vous ai plus revu.
« Le soir, lord George me dit :
« — Vous êtes ma femme, je vous déteste et je vous tuerai…
« Il partit pour Londres, me laissant seule à Montrath-house avec la servante saxonne.
« Des mois se passèrent. J’écrivais au vieillard des lettres où je n’osais point parler de vous.
« C’était mon seul bonheur. Je les faisais bien longues ; je savais que vous les liriez.
« Je ne me plaignais point. Pourquoi me plaindre ? Lord George m’avait promis qu’il me tuerait : j’attendais.
« Morris, avez-vous relu parfois ces lettres qui ne vous étaient point adressées, où votre nom n’était point prononcé, mais que j’écrivais