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LES SAXONS.

pour vous ? Les avez-vous relues, seul, dans les sentiers où nous passions ensemble ? Avez-vous pleuré sur la pauvre Jessy ? Avez-vous souri à son souvenir ?

« Et quand les lettres vous ont manqué, lorsque les mois ont succédé aux mois sans apporter la missive attendue, vous êtes parti pour Londres, n’est-ce pas, Morris ?

« Malheur à lord George ! Je suis peut-être vengée…

« Vous êtes si brave et si fort !…

« Folle que je suis, pourquoi me venger ? Vous me croyez morte, morte dans mon lit, et vous vous êtes agenouillé au pied de la croix de pierre qui porte le nom de Jessy O’Brien dans le cimetière de Richmond.

« Oh ! Morris, il n’y a rien sous cette croix, et plut au ciel que mon corps y fût couché. Dieu pardonne à ceux qui souffrent ; mon âme serait avec Dieu.

« Je revis une fois lord George Montrath.

« Il me dit :

« — J’ai besoin d’être veuf pour épouser la fille d’un de mes pairs… Je n’ai pas le cœur de vous tuer… Regardez bien le soleil, vous ne le verrez plus