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DEUXIÈME PARTIE

parents comme s’ils eussent été de porcelaine.

La taille était, comme le visage, bien proportionnée, mais lourde et molle.

Il y avait d’ailleurs au milieu de cet extérieur épais une dose fort suffisante de distinction fashionable. Nul ne pouvait s’y méprendre ; le nobleman perçait dans toute la personne de Montrath.

Lord George, malgré ses quarante ans, était encore un des lions de la mode londonienne. Ce n’était point, du reste, un de ces lords irlandais flétris du sobriquet de lords de l’Union, nobles d’hier, qui conquirent leurs siéges au parlement en vendant leur pays ; c’était un vrai seigneur, baron depuis Guillaume, et possédant de père en fils une immense fortune territoriale.

Ses revenus allaient à quarante mille livres sterling. Il était propriétaire de tout le pays entre les lacs et la mer, et ses fermes couvraient les versants fertiles des Mamturcks.

Les personnages appelés ce soir auprès de lui étaient ses agents d’affaires.

Le premier en grade, l’intendant de milord, avait nom Robert Crackenwell.

Il était du même âge que Sa Seigneurie et avait vraiment fort bon air. Avec quelques mil-