Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 2.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
116
DEUXIÈME PARTIE

que c’est le moment de demander à notre bon lord une petite diminution de redevance.

Dirck Mellyn toussa et regarda tout au fond de son chapeau, pour ne pas voir l’effet de ces paroles hardies.

Les agents subalternes soupirèrent à l’unisson et se firent petits dans l’ombre.

Noll, au contraire, continua de fixer sur le lord ses prunelles ternes et niaises.

L’intendant Crakenwell s’étudiait à réprimer un sourire.

Lord George bâilla.

— Combien êtes-vous de middlemen sur le domaine de Montrath ? demanda-t-il.

— Huit, pour le compte de Votre Seigneurie, répondit Noll, depuis la mort du pauvre Luke Neale. Quant à la partie de vos terres qui est gérée par les banquiers de Londres, je crois bien qu’il y a dessus une demi-douzaine d’agents pour le moins… M. Crackenwell sait mieux cela que nous.

— Et combien vous faudrait-il de diminution ? dit encore lord George.

Dirck Mellyn fit un geste de surprise et cessa de contempler le fond de son petit chapeau.

Le front étroit de Noll Noose eut comme un rayonnement d’espoir.