pressantes de Votre Seigneurie… J’ai déjà parlé bien des fois et de mon mieux.
Montrath regarda tour à tour les deux fermiers irlandais qui se tenaient en avant de leurs collègues, et ramena son œil vers Crakenwell.
Il y avait une sorte de prière dans cette œillade. Mais l’intendant ne l’exauça point ; il demeura froid et muet.
Les deux middlemen soutinrent vaillamment, chacun à sa manière, le regard du landlord. Dirck Mellyn roula ses petits yeux brillants, et Noll Noose tourna son chapeau à bords étroits dans ses mains, en souriant tout doucement.
Derrière eux il se fit un murmure timide. Les autres middlemen s’agitaient sur le tapis et avaient la fièvre du respect.
— S’il m’était permis de risquer un mot, murmura Noose avec un salut gauche, je dirais à Sa Seigneurie que je ne suis pas fâché de me trouver face à face avec elle… outre l’honneur de lui présenter mon respect… Les temps ne valent rien ; n’est-ce pas, Mellyn ?
— Oh ! s’écria Dirck, depuis que le monde est monde, on ne vit jamais misère pareille.
— Au grand jamais ! appuya le chœur des middlemen.
— C’est bien vrai ! reprit Noll, et je présume