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DEUXIÈME PARTIE

future s’ils allaient choisir pour cible Votre Seigneurie ?

Crackenwell referma la croisée et alla reprendre sa place sur l’ottomane.

L’agitation de Montrath était revenue plus forte, et il se promenait à pas précipités, en laissant échapper de confuses paroles.

— Encore un danger ! murmurait-il. Des menaces partout… partout… partout !

Il vint se mettre devant Crackenwell et croisa ses bras sur sa poitrine.

— Les Mac-Diarmid ne savent rien ? dit-il.

L’intendant haussa les épaules.

— Je n’ai jamais songé à m’informer de cela, répondit-il ; c’est une affaire entre eux et vous, milord.

— C’est que je me souviens de ces huit frères qui se dressèrent un matin, menaçants, devant mon réveil. Il y a autour de moi un cercle fatal, Robin… je n’en sortirai pas.

— C’est mon avis, milord, répondit l’intendant froidement.

Montrath le regarda avec colère.

— Dieu me damne ! s’écria-t-il tandis que le sang montait violemment à son visage, je suis riche et je suis puissant… Prenez garde, maître Crackenwenll !… j’écraserai quelque jour cette