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DEUXIÈME PARTIE

sède tant de ruines abandonnées, n’ait point su trouver à ses captifs un asile plus large.

Mais, au delà du portail, l’étonnement cesse. Ce sont de vastes granges, ajoutées les unes aux autres, de grands préaux, des caves spacieuses.

Il y aurait où mettre là tous les Molly-Maguires des quatre provinces, avec bon nombre de repealers entêtés.

Les magistrats protestants ne se font point faute, nous devons le dire, d’y enfermer le plus qu’ils peuvent, des uns et des autres. La prison a toujours un personnel nombreux, et ces vieilles salles de bois ne se gâtent point faute d’habitants.

Morris souleva le lourd marteau du portail, et frappa doucement.

La voix grosse et rauque d’un dogue répondit à cet appel par des aboiements furieux ; mais à l’intérieur personne ne bougea.

Morris hésita un instant. Il souleva de nouveau le marteau, puis il te reposa sans bruit sur son plastron de fer, comme s’il n’eût point osé frapper une seconde fois.

— Allan se fâcherait ! murmura-t-il ; il a le réveil rude, et peut-être ne me laisserait-il point pénétrer auprès de Mac-Diarmid…