paroles d’espoir qui tombaient de la bouche de son père lui attristaient le cœur.
Encore quelques jours passés dans la prison, qui pouvait savoir combien d’êtres chers Mill’s Mac-Diannid, délivré, retrouverait autour de la table de famille ?
Morris baissait la tête et ne montrait point sa peine ; le vieillard avait si grand besoin d’espérer !
Quand ce dernier eut demandé des nouvelles de chacun de ses fils en particulier et de la noble Ellen, son œil s’anima tout à coup et sa figure prit une expression de curiosité vive.
— Et vous ne savez rien de l’élection, mon fils Morris ? dit il.
— Rien, mon père, répondit Morris ; j’étais venu vous parler d’autre chose.
Le front du vieillard s’assombrit.
— Mes enfants ! mes enfants ! répliqua-t-il avec un mouvement de colère, il faut bien que je vous le dise… vous ne vous occupez point assez des affaires de l’Irlande !… Jésus ! Sam est venu me voir hier, et c’est à peine s’il savait que nous étions à la veille du grand jour… Il n’avait point de cocarde. Où est la vôtre, Morris ?
Le regard du vieux Mill’s parcourut le jeune homme des pieds à la tête, cherchant quelque