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LES SAXONS.

dames en toilettes élégantes, assises sur des fauteuils apportés tout exprès.

C’étaient mistress Fenella Daws et sa jolie nièce, miss Francès Roberts.

Fenella ne put rester tranquille sur son siége lorsque la porte ouverte donna passage au prisonnier.

Elle se leva et mit au-devant de ses yeux effarés son binocle d’or.

Le noble visage de Mill’s Mac-Diarmid et la fière beauté de Morris lui arrachèrent un cri de joyeuse surprise.

Elle était venue là au spectacle, et le spectacle promettait vraiment quelque intérêt.

La figure effrayante de maître Allan lui causa un frémissement de plaisir ; c’était bien là le geôlier modèle qu’elle s’était figuré si souvent en lisant les pages frémissantes d’Anne Radcliff ou de miss Maria Porter. Cette bouche grimaçante lui plaisait au degré suprême ; elle n’eût pas donné pour une guinée ce regard sanglant ; cette barbe hérissée la ravissait en extase.

Il n’y eut pas jusqu’au bon Nicholas Adams qui ne lui semblât un type fort convenable. Elle était à peu près certaine, ou ses souvenirs l’eussent cruellement trompée, d’avoir vu un porte-clefs pardi dans les livres :