Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 2.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
208
DEUXIÈME PARTIE

t-il. Si l’on n’était pas constamment sur le dos de ces gens-là, Dieu sait comment irait la justice !… Laissez cela, Gilbert, ajouta-t-il tout haut, je m’en charge. Allez dire au geôlier Allan qu’il retienne prisonnier ce jeune drôle jusqu’à nouvel ordre… Morris Mac-Diarmid, je crois… Allez, mon garçon !

Françès était à genoux auprès de sa tante évanouie. Elle se redressa au nom de Morris, et prêta l’oreille : elle venait de voir Morris traverser le préau ; il devait être bien près de la porte extérieure. Un ébranlement suivi d’un bruit sourd annonça que les lourds battants venaient de tomber.

Morris était libre.

Françès se redonna tout entière aux soins qu’exigeait la position de Fenella Daws.

Celle-ci était renversée sur son fauteuil et jetait en arrière les quelques cheveux pâles qui faisaient à son visage blafard une couronne assortie. Elle avait fermé ses yeux blancs.

La malheureuse Fenella n’avait plus de souffle. À dater de l’instant où son expérience lui avait dit qu’il fallait s’évanouir, elle était tombée sans mouvement, après avoir poussé un grand cri.

Depuis ce moment, elle retenait sa respiration de son mieux et composait les muscles de