Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 2.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
209
LES SAXONS.

sa maigre figure, selon l’art de la pâmoison.

Mistress Daws avait étudié cet art à fond, depuis longues années. Elle ne perdait jamais une occasion de s’évanouir. C’était chez elle un goût, presque une passion. Françès, qui savait parfaitement à quoi s’en tenir sur la valeur de ces accidents, se soumettait à les prendre au sérieux en apparence, et s’empressait autour de Fenella comme s’il se fût agi de vie et de mort.

Josuah Daws se mettait également de la partie. C’étaient des robes délacées, des flacons débouchés, de l’eau versée à flots, de l’éther, des sels et des petits coups dans le creux de la main.

Fenella était aux anges. Tous les goûts sont dans la nature.

Quand la chose avait duré suffisamment, Fenella rouvrait ses yeux blancs et respirait avec bruit.

Puis elle jetait un regard égaré autour d’elle.

Puis encore, elle souriait bien doucement…

Cette scène était toujours la même. Il n’y avait rien à y changer. Ce jour-là, mistress Daws reprit ses sens comme à l’ordinaire, et joua dans la perfection ce tremblement ébahi des gens qui reviennent à la vie.

Puis elle se hâta d’ouvrir son portefeuille afin d’y ajouter ces lignes :