Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 2.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
241
LES SAXONS.

— Mon pauvre corps est tout en sueur, murmurait Pat.

— N’aie pas peur, reprenait Mac-Duff ; quelque jour, mon vieux coquin de Pat, nous te sécherons avec un fagot de bog-pine.

La sueur de Pat devenait froide, et ses mains ne pouvaient plus tenir la scie.

Le travail avançait ; mais le soleil montait à l’horizon et dissipait peu à peu le brouillard.

Le temps pressait ; car l’occasion était unique, et il ne fallait pas laisser la besogne inachevée.

Le géant redoublait d’efforts. Sa grande figure, rougie par la chaleur, s’élevait au-dessus de toutes les autres têtes ; il frappait sans relâche ; sa hache émoussée ne coupait plus le bois, elle le broyait.

— Halte ! dit Mac-Duff ; causons un peu avec le potteen, ou nous mourrons comme des chiens sur la place !

Le géant, malgré son ardeur, n’avait point d’argument sérieux à opposer a cette proposition. Le silence succéda pour un instant au grincement des scies et au fracas de la hache ; des cruches de potteen, mises en réserve, circulèrent dans les rangs des travailleurs.

Durant ce court moment de silence, on en-