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LES SAXONS.

— Oui, Votre Honneur… une grande embuscade, où vous resterez tous !

— Vous êtes forts, dit le petit garçon en secouant la tête, et vous avez de longs sabres tranchants… mais ils sont si nombreux derrière les arbres !…

— Vous les avez vus ?

— Oui certes… ils sont venus là au lever du jour, avec des fusils, des pistolets, des haches et tout ce qu’il faut pour tuer les hommes… et ils se réjouissent, parce qu’ils disent qu’aucun de vous ne pourra s’échapper !

Mortimer, toujours impassible, se tourna de nouveau vers les officiers ; ceux-ci semblaient sérieusement intrigués et commençaient à prêter grande attention aux paroles des enfants.

— Qu’en dites-vous, messieurs ? répéta Mortimer.

Les officiers ne souriaient plus avec mépris et ne songeaient point à hausser les épaules.

Ils se consultèrent un instant du regard.

— Il y a de mauvais passages sur le bord du Corrib, dit l’enseigne Dixon.

— Je sais plus d’un endroit, ajouta l’un des cornettes, où une centaine de ces drôles maudits nous donnerait bien du fil à retordre !