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LES SAXONS.

Il n’y avait plus maintenant ni doute ni hésitation dans l’assemblée. Chacun y disait son mot triomphant et joyeux. Pat, Gib, Mac-Duff, le Brûleur et tous les autres, sur les premiers et sur les derniers rangs, devant et derrière l’estrade, autour du feu et dans l’ombre, mêlaient leurs plaisanteries sanglantes et se renvoyaient de cruels lazzi.

Le major Percy Mortimer leur avait fait tant de mal !

Sa mort était désormais résolue. Il ne pouvait échapper. Sa tombe était creusée.

Chacun faisait parade de sa haine longtemps contenue. On luttait d’inventions cruelles, et ces imaginations affolées se complaisaient à évoquer leurs vengeances prochaines, entassant l’une sur l’autre les images du meurtre.

— Ils s’enfonceront petit à petit, dit Mac-Duff, et quand on ne verra plus que leurs têtes, ce sera le bon moment pour les shillelahs !

— Oh ! mes fils, et comme ils crieront ! ajouta le pauvre bon Pat.

— Et comme ils appelleront leurs mères ! dit Gib Roe. La petite Su rira bien et le petit Paddy, l’innocent ! s’amusera comme un homme…

— Je voudrais y être déjà !…

— Je m’approcherai tout près de ce démon