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DEUXIÈME PARTIE

La sentinelle choisie était Owen Mac-Diarmid.

Il s’élança résolu et sans peur, car il était brave comme tous les fils du vieux Mill’s. Les paroles de Pat et de Mac-Duff résonnaient encore à son oreille ; il savait que l’intrus dont le cri avait effrayé l’assemblée était vêtu d’une mante rouge.

En arrivant sur le galet, il ne vit rien que la plage vide et la mer qui montait, apportant son écume brillante à cent pas de la base du cap.

La lune éclairait vivement les alentours et prolongeait au-dessus de la tête d’Owen l’ombre des gigantesques colonnes de l’escalier de Ranach.

Le regard du jeune homme fouilla le galet d’abord, puis la double ligne des écueils.

Tout était immobile et silencieux.

Il allait rentrer à l’intérieur, lorsque son œil, ramené tout près de lui, tomba sur une forme confuse qui gisait au bord même de la fissure.

C’était un être humain accroupi sur le sol et recouvert d’une mante écarlate.

Owen retint une exclamation de surprise et se jeta sur ses genoux étreignant de ses deux mains les bras de l’inconnu, il croyait tenir le traître.

Mais à peine eut-il approché son visage de celui