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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 2.djvu/57

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LES SAXONS.

de son captif qu’il poussa un cri déchirant, ce cri qui, entendu au dedans de la galerie, avait mis une terreur glacée au fond de tous les cœurs.

Les traits du prisonnier étaient découverts ; en tombant, le capuce de sa mante s’était rejeté en arrière.

Owen avait reconnu le doux visage de Kate Neale, sa femme.

Kate était évanouie ou assoupie ; son front pâle disparaissait à demi sous les mèches éparses de ses cheveux ; tous ses traits exprimaient l’inquiétude et la souffrance.

— Kate ! murmura Owen, oh ! chère, que faites-vous ici ?…

Kate n’ouvrit point ses paupières closes et ne répondit point.

Owen se tordait les bras ; un tremblement convulsif agitait tous ses membres.

Il leva ses mains jointes vers le ciel.

— Voilà le malheur venu ! dit-il, mon Dieu ! le malheur pour elle !…

Il bondit sur ses pieds vivement ; un bruit sourd sortait par la fissure.

Owen alla mettre son oreille à l’entrée, puis il revint vers Kate, puis il retourna encore vers l’ouverture où le bruit grossissait.