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DEUXIÈME PARTIE

Ses yeux disaient une anxiété mortelle ; il était indécis parce qu’il y avait autour de lui un affreux péril.

Kate ne s’éveillait point. Owen tâta sa poitrine et trouva sa chaire froide.

— Oh ! Vierge Marie ! dit-il parmi ses sanglots, ils vont venir, et nulle force humaine ne saurait la protéger !

Il croyait encore que Kate avait pénétré dans la galerie et surpris le secret de l’association. Surprendre ces secrets, c’était mourir.

— Kate ! mon tendre amour ! reprit-il, éveillez-vous, éveillez-vous ! C’est moi, Owen, qui vous aime ! éveillez-vous, au nom de Dieu !

Kate demeurait immobile.

La bouche étroite de la caverne rendait des sons confus et menaçants.

Owen entoura de ses bras le corps de Kate et voulut la soulever ; mais son émotion lui ôtait toute force. Le corps inerte de Kate, soulevé un instant, retombait toujours.

Des pas sonnèrent dans le couloir ; Owen sentit comme un aiguillon qui lui traversait le cœur. Il fit un effort désespéré et parvint à saisir Kate qu’il emporta entre ses bras. Chancelant, éperdu, il traversa le galet et disparut par le sentier étroit menant aux grottes de Muyr, et