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DEUXIÈME PARTIE

« Comment ne pas me croire sauvée ? Mac-Diarmid, le plus brave sang du Connaught, était là tout près de moi ! Huit vaillants cœurs qui m’aimaient et qui avaient traversé deux royaumes pour venir à mon secours !

« Je remerciai Dieu. Il n’y avait plus en mon âme que joie et reconnaissance.

« Hélas ! Morris, vous prononçâtes quelques mots, et Mac-Diarmid poursuivit sa route…

« Encore une nuit ! mais celle-là, j’en aurais fait serment, devait être la dernière !

« Morris, que Dieu vous donne un jour de bonheur pour chacun de mes jours de souffrance ! Votre volonté ne fut point de me ramener sous le toit de notre père.

« Ce qui eut lieu le lendemain matin, je ne l’ai jamais su parfaitement. J’entendis un bruit de lutte dans la maison, puis le silence.

« Au bout d’une heure, lord George me fit appeler et me dit :

« — Dans huit jours, vous serez lady Montrath.

« Je voulus répliquer, il me ferma la bouche d’un geste dur et me montra la porte. Mary Wood, la servante saxonne, m’entraîna.

« Elle me serrait le bras en riant un rire épais.

« — Voilà une bonne plaisanterie ! gromme-