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TROISIÈME PARTIE.

Elle songeait en ces moments que lord George Montrath avait un bien grand intérêt à se défaire d’elle.

Cela était vrai. Et dans ce pays lointain, les occasions pouvaient se présenter assez favorables pour vaincre l’apathie de Montrath.

Considéré sous ce rapport, le luxe de domestiques affiché par mistress Wood avait bien utilité ; il en était de même du bruit qu’elle faisait et de son fastueux étalage.

Comment faire disparaître en effet, si bonne envie qu’on en puisse avoir, une femme dont l’arrivée a soulevé une émeute, et qui laisse derrière elle un bataillon de domestiques pour la réclamer au besoin ?…

Qu’elle eût ou non fait ce calcul, Mary Wood se trouvait armée en guerre ; et il est probable qu’elle n’était point sans avoir songé à la nécessité où elle pourrait être de se défendre, puisque les quatre laquais embarqués sur le sloop portaient des épées par-dessus leur pacifique uniforme…

Après la grande bataille livrée par eux et perdue contre Morris Mac-Diarmid, Mary Wood se laissa emporter à une colère folle.

Elle revint vers eux et les frappa. Elle vomit contre les pauvres diables étendus sur le galet