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TROISIÈME PARTIE.

nous, Votre Seigneurie et moi… Qui donc trouverait à redire à nos paroles ?… Où donc est Robert Crackenwell ?

— À Galway, répondit Montrath.

— Ah ! ah !… c’est un coquin qui ne manque pas d’esprit… je ne serais pas fâchée de le revoir… À présent que j’ai bu à vos deux femmes, milord…

— Je vous en supplie, plus bas !

— Moi, je vous supplie de me laisser faire à ma guise !… À présent que j’ai bu à vos deux femmes à la fois, je vais boire à chacune d’elles en particulier… Prenez un verre, milord, et faites-moi raison… À la santé de Jessy O’Brien !

Montrath ne cherchait point à dissimuler son agitation croissante ; il traversa la chambre d’un pas rapide, et ouvrit brusquement la porte principale, afin de jeter un coup d’œil dans la chambre voisine. Il n’y avait personne dans cette chambre.

Montrath, rassuré de ce côté ; revint sur ses pas et ouvrit de même la porte par où les deux jeunes femmes étaient sorties. Là encore il ne vit personne, mais un léger bruit se fit entendre, et il lui sembla voir remuer la draperie de la portière qui lui faisait face.

Derrière cette draperie il y avait un corridor