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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/123

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LE CHATEAU DE MONTRATH.

qui menait aux appartements de Georgiana. Montrath s’élança et jeta le rideau de côté avec violence, le corridor était silencieux et vide.

— Allons, Montrath, allons ! disait de loin Mary Wood, voilà qui est agir un peu trop sans cérémonie !… vous me laissez seule pour courir après des fantômes… je crois bien que je finirai par vous rendre fou… Voyons, revenez avec moi, et trinquons à la santé de notre pauvre Jessy O’Brien.

Ce nom parvint jusqu’aux oreilles du lord, qui avait fait deux ou trois pas dans la galerie ; il se retourna vivement et revint dans le salon, en ayant soin de fermer toutes les portes derrière lui.

— C’est là un jeu terrible, Mary ! dit-il avec cette voix étouffée des gens que tient la peur ; vous pouvez y perdre presque autant que moi !

— Bah ! fit l’ancienne servante en remplissant son verre pour la troisième fois ; je n’ai peur de rien, vous savez, Montrath… et puis, pourquoi ne pas boire à la santé de ceux qui se portent bien ?

— Avez-vous donc des nouvelles ?

— De Jessy ?… j’en ai reçu aujourd’hui même…

— Où est-elle ?…