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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/126

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TROISIÈME PARTIE.

— Écoutez-moi, Mary, répondit le lord ; vous savez bien que je ne puis pas vous refuser…

— C’est juste… Après ?

— Vous savez bien que j’obéis scrupuleusement à vos moindres caprices…

— Vous faites sagement… Ensuite ?

— Vous devez croire à ma parole, lorsque je vous affirme que je ne possède pas la somme dont vous avez besoin.

— Il faut vous la procurer, dit Mary Wood en étouffant un bâillement.

Quand Mary Wood bâillait, c’était signe de tempête.

— J’y ferai mes efforts, s’empressa de dire Montrath ; je vous jure que je n’épargnerai rien…

— Tout cela m’est égal, interrompit l’ancienne camériste ; ce que je vous demande, c’est l’heure à laquelle je puis compter sur mes deux mille livres.

Montrath faisait d’héroïques efforts pour ne point se jeter sur cette femme et l’étrangler. Son visage, d’ordinaire si froid, disait énergiquement sa colère contenue, et mistress Wood, qui le regardait en face, n’était pas sans distinguer parfaitement les symptômes de cette rage rentrée.

Mais c’était une femme intrépide : rien n’était capable de l’effrayer.