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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/135

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LE CHATEAU DE MONTRATH.

Mac-Diarmid, après s’être emparé du paquet de linge, ne se rendait nul compte de la manière dont ce paquet était parvenu entre les mains de la femme inconnue.

— Cela vient de bien loin, lui avait-elle dit, avec ce prodigieux esprit de ruse et d’à-propos que rencontrent parfois les maniaques.

Serré de près, il n’avait pu interroger davantage, et il s’était donné tout entier à la défense de sa chère proie.

C’était l’écriture de Jessy ! en tête il avait lu son nom, tracé par la main de Jessy !

Dès ce premier moment, un espoir vague lui emplit le cœur. Jessy vivait-elle encore ?…

Dès qu’il fut dans la barque, il tira de son sein sa conquête précieuse et la pressa contre son cœur. Puis il se prit à lire avidement.

Jessy vivait ! Ce qu’il lisait, c’était sa plainte ! Elle lui demandait aide et secours. Hélas ! hélas ! où était-elle ?…

— Morris, mon garçon, lui demandèrent les matelots, pourquoi diable vous êtes-vous battu avec les laquais de cette folle ?

Morris ne répondait point.

— Venez-vous avec nous à Galway ? dirent encore les matelots.

— Non, répliqua Morris.