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TROISIÈME PARTIE.

— Maintenant, un mot encore, reprit Kate, dont la voix se faisait de plus en plus ferme et sérieuse. Nos frères étaient-ils tous avec vous au meeting du Repeal ?…

— Tous ! répondit Owen sans hésiter.

— Aucun d’eux ne fait partie des sociétés secrètes ?

— Aucun !

— Vous me l’affirmez ?

— Sur mon honneur ! s’écria Owen qui s’échauffait, les fils du vieux Mill’s sont comme leur père !

Kate passa son bras sous le sien ; ils descendirent tous les deux la montagne à pas lents. Owen exhalait sa joie en bruyantes paroles ; mais Kate demeurait silencieuse et recueillie. Un sourire étrange jouait autour de sa lèvre légèrement contractée.

Et, tandis qu’Owen lui parlait d’amour et de joyeuses bagatelles, Kate remerciait Dieu au fond du cœur et se disait :

— Mon père ! mon père ! vous serez enfin vengé !…

Car elle connaissait la retraite des Molly-Maguires, et Owen venait de lui affirmer sous serment que ni lui ni aucun de ses frères n’était affilié aux ribbonmen