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TROISIÈME PARTIE.

avec le dehors. De sorte que Fenella Daws jouissait de tous les agréments de la prison sans en connaître les ennuis ; et tout cela gratis, ce qui est une considération.

Une liaison formée sous de si heureux auspices devait marcher très vite. Joshua Daws, malgré son austère importance, avait laissé voir qu’il était touché des soins obligeants de Mac-Foote. Les deux dignes gentlemen faisaient maintenant une paire d’amis. Ils allaient bras dessus bras dessous par les rues où circulaient des groupes bruyants. Daws, sous son carrick d’emprunt, affectait du calme et de la hauteur ; Mac-Foote baissait les yeux d’un air contrit ou souriait doucement aux passants, suivant les circonstances.

Parfois, le hasard rassemblait les groupes dispersés. Il se formait instantanément une cohue compacte. La foule déguenillée s’agitait en poussant des clameurs folles. Au coin des rues, les enfants dansaient, les femmes ivres chantaient, les garçons continuaient les joies de la journée en s’allongeant de bons coups de shillelah. Et parmi tous les cris confus, parmi toutes les paroles bruyamment échangées, un nom dominait, prononcé à la fois par les hommes, par les enfants et par les femmes :