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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/177

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LE CHATEAU DE MONTRATH.

craindre en ce moment. C’était comme un instant d’accalmie au milieu de la tempête. Pour la cinquième ou sixième fois depuis la veille, le bruit que Daniel O’Connell était arrivé venait de circuler dans la ville. On ne songeait qu’à boire et à fêter dignement l’entrée du Libérateur.

Parmi les personnages qui se dirigeaient ainsi vers le Lynch’s-Castle, nous eussions reconnu l’austère Joshua Daws et le bon juge Mac-Foote. Ce dernier avait accablé Fenella de délicatesses et de galanteries. Il lui avait dit, le malheureux ! qu’elle était belle, tant il est vrai que l’ambition peut porter l’homme aux plus surprenants de tous les excès ! En outre, il avait exécuté sa promesse, et mistress Daws était installée depuis quelques heures dans l’appartement vacant du surveillant des prisons. Pour une femme considérable dans Poultry comme était Fenella Daws, cet asile était vraiment plus convenable qu’une simple chambre d’auberge. Elle avait vue d’un côté sur la prison, ce qui devait lui permettre d’observer les mœurs des captifs, et d’enrichir son immense portefeuille de considérations très-importantes. De l’autre côté, ses fenêtres donnaient sur la rue, et sa maison avait une porte de sortie qui communiquait sans entraves