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TROISIÈME PARTIE.

de tous les établissements d’oracles, et nous les retrouvons, au Bas-Empire, jusque dans le palais des Césars dégénérés. Plus tard, elles mirent un peu de drame dans les monotones ténèbres des sociétés secrètes, qui tinrent toujours le poignard d’une main quelque peu tremblante. Puis, de loges en ventes, ce fut une complète dégringolade. Elles tombèrent des grands souterrains de l’Allemagne féodale dans quelques caves de boutiquiers, où des bonnes gens s’en amusent encore, quand ils sont las de se disputer de la consommation au piquet.

Il y a loin de la copie puérile et bourgeoise au redoutable original, loin de ces spectres en carton aux mortelles épreuves de l’antre de Trophonius et des cavernes du nome de Memphis. Les prêtres de Thèbes la superbe et les magiciens qui menaient les grands mystères aux temps des Pharaons verraient de mauvais œil sans doute ces pauvres parodies, et leur baguette infernale ferait surgir peut-être de véritables monstres qui dévoreraient tout le personnel de la représentation, initiés et machinistes…

On ne fit grâce au sous-intendant de police ni de l’épreuve de l’eau, ni de l’épreuve du feu. Les murailles craquèrent encore trois ou quatre fois ; la voix de la voûte prononça une couple