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LE CHATEAU DE MONTRATH.

d’absurdes sentences ; puis une main mystérieuse saisit Daws dans l’ombre et l’entraina rapidement.

— Ouf !… fit le pauvre Mac-Foote.

Après ces épreuves formidables, ces flammes, ces monstres, ces poignards, le moins qu’on pouvait attendre, c’était une réunion composée de moines espagnols, de francs-juges allemands, de bravi vénitiens et de traîtres du mélodrame français.

Daws monta trois ou quatre marches ; une porte s’ouvrit, et il se trouva dans une chambre confortablement meublée, où quelques douzaines de braves gens prenaient paisiblement le thé.

Il n’y avait rien de menaçant dans cette tranquille assemblée, à l’exception d’un grand portrait représentant un grand Écossais à jambes nues, qui tenait d’une main une momie égyptienne, de l’autre un gigantesque coutelas. Ce portrait était celui de feu Dugald Campbell, en son vivant marchand de gilets de coton, inventeur de la franc-maçonnerie orangiste et fondateur de la loge supérieure de Galway…

Joshua Daws eut une entrée solennelle. Tous les membres se levèrent à la fois. Il y eut d’énormes saluts échangés et un nombre considérable de textes bibliques cités à tort ou à propos.