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TROISIÈME PARTIE.

Pour la forme, le président de l’assemblée, qui était un médecin roux du nom de Fitz-Roy, avertit l’étranger que la divulgation des secrets de la compagnie était punie de mort. Daws se le tint pour dit, et l’assemblée garda son sérieux. Il y avait là une grande partie des personnages que nous avons vus dans le parloir réservé de Saunder Flipp, à l’auberge du Roi Malcolm ; mais ici tous ces braves gentlemen étaient à peu près à jeun et gardaient une contenance en rapport avec la gravité de leur délibération.

Il ne faut point oublier que c’étaient là des chefs du grand parti orangiste, de ce parti vaillant qui prétend écraser O’Connell d’une main et de l’autre serrer le mors dans la bouche du premier ministre de Sa Majesté Britannique, dût-il lui briser toutes les dents.

Nous mentionnerons d’abord le lieutenant-colonel Brazer, soldat de fortune, brave comme son épée et stupide comme son cheval, entêté, borné, ami de l’absurde, irritable, rancunier, routinier, un vrai guerrier. Il y avait ensuite le gros procureur O’Kir avec sa Bible sous le bras, le bailli Payne et le sous-bailli Munro, deux personnages qui étaient l’un à l’autre dans les proportions du geôlier Allan et du bon porte-clefs Nicholas ; l’intendant Crackenwell, dont le regard