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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/203

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LE CHATEAU DE MONTRATH.

Durant une demi-heure, l’assemblée orangiste fut livrée à la confusion des langues. Tout le monde parlait à la fois et parlait pour soi ; personne ne voulait écouter ni entendre. Enfin tous les membres de la loge supérieure s’étant exclus mutuellement et fraternellement, la paix fut faite.

Méthodistes, anabaptistes, presbytériens, dissidents, non-conformistes, puséistes, quakers, brownistes, berristes et hullistes décidèrent qu’ils n’étaient bons à rien et réunirent de nouveau leurs voix sur James Sullivan, mais avec cette restriction que Sullivan devrait s’engager par acte authentique à voter dans le sens des opinions de la loge supérieure. Or Dieu sait si c’était là une œuvre facile ! Si absurde que soit une opinion, il est possible de s’y conformer ; mais la loge supérieure avait autant d’opinions absurdes que de membres.

— Il faut le faire signer, dit le procureur O’Kir, signer bel et bien !

— Et corroborer sa signature ; ajouta le révérend John Box, par un bon serment sur la Bible !

Il ne faut pas abuser des serments !… fit observer le révérend Peter Proot.

Ceci était un des mille casus belli qui tom-