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LE CHATEAU DE MONTRATH.

de sa joue. Francès lui mit un baiser au front et l’attira contre son cœur.

Elles s’assirent toutes deux, parce que lady Montrath ne pouvait plus se soutenir.

— Je vais tout vous dire ! s’écria celle-ci en pleurant. Fanny, vous êtes ma seule amie, et vous me consolerez !…

Il n’y avait plus dans le ton de lady Montrath la moindre affectation. Sa détresse pouvait avoir un motif imaginaire, mais ses larmes coulaient malgré elle, et la terreur qui l’accablait n’était point jouée.

— J’ai peur, murmura-t-elle en parlant avec peine ; oh ! j’ai peur !… Lord George a eu déjà une femme… cette femme est morte, Fanny !… morte !… Mon Dieu, mon Dieu ! je crois que lord George veut aussi me tuer !…