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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/250

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TROISIÈME PARTIE.

menaçante aux deux côtés de la porte d’Ellen, rôdaient autour d’eux maintenant et dressaient leurs grosses têtes en hurlant plaintivement.

— La noble Ellen va venir, dit Peggy en rentrant dans la salle.

— Maintenant, reprit Mickey, allez éveiller Owen et Kate ; dites-leur de se lever… Les vivants peuvent s′étendre sur la paille, mais il faut un lit à ceux qui sont morts.

Peggy obéit. L’instant d’après, Owen et Kate se précipitaient dans la salle ; Ellen les suivit de près. De toute la famille, il ne manquait là maintenant que le vieux Mill’s et Morris. Dan fut étendu sur le lit d’Owen ; les cinq frères, les deux jeunes femmes et Peggy s’agenouillèrent alentour. Mickey trempa le rameau de buis, suspendu au-dessus de la couche, dans l’eau sainte du bénitier. Il aspergea le visage découvert du mort. Puis il se mit à genoux comme les autres et ouvrit un livre d’heures pour réciter ces belles prières dont la piété catholique entoure ceux qui ne sont plus.

Les cinq frères répondaient amen d’une voix triste et grave ; Peggy pleurait ; Ellen était pâle, mais sa tête se tournait parfois, distraite, du côté de la porte, et une pensée étrangère