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TROISIÈME PARTIE.

aider cette nuit n’ont pas de quoi payer leur peine.

Mickey secoua sa tête chevelue et fronça ses gros sourcils.

— Ce sont de saintes gens, murmura-t-il ; mais il faut que mon frère Dan ait une prière… Il nous aimait bien durant sa vie ; nous lui devons une bonne mort… Venez avec moi, Sam et Larry ; le prêtre viendra de gré ou de force !

Les deux jeunes gens hésitaient ; mais ils songèrent à l’âme de leur frère qui errait, en peine, entre la terre et le ciel ; et malgré le respect profond et plein d’amour que les populations catholiques gardent à leurs pauvres prêtres, Sam et Larry suivirent Mickey sur la route de Knockderry. Il ne restait auprès du mort qu’Owen, Kate, le valet Joyce et la petite Peggy.

Ellen en effet avait profité de l’entrée du valet pour s’échapper sans bruit. Personne ne s’était aperçu de son absence, excepté Jermyn, qui l’avait suivie.

Joyce et Peggy étaient toujours à genoux. Kate s’était rapprochée d’Owen.

— Notre frère est mort les armes à la main ? dit-elle tout bas.